Collaboration scientifique entre Palaos et Monaco
En janvier dernier, une collaboration a vu le jour entre le Centre international des récifs coralliens de Palaos (PICRC) et le Centre scientifique de Monaco (CSM), visant à étudier le risque que représente la pollution en microplastiques pour l’environnement marin. Ce projet cofinancé par la Fondation Prince Albert II de Monaco répond à une problématique mondiale.
La pollution des mers du globe par des débris plastiques n’est plus seulement un problème pour les organismes marins vivant près des zones côtières, les courants océaniques ayant distribué des déchets plastiques dans les régions les plus reculées. Alors que la présence généralisée de gros débris marins est un problème pour la vie marine,
les microplastiques présentent un risque environnemental de plus en plus préoccupant. Les microplastiques sont de minuscules particules de plastique provenant de la dégradation de gros débris de plastique, mais aussi des produits de soins ou des textiles synthétiques, où on les retrouve sous forme de microbilles / microfibres. Etant donné que les particules de plastique ne sont pas biodégradables, elles persistent dans le milieu et peuvent avoir de graves conséquences sur la vie marine. Ces plastiques, que l’on retrouve maintenant dans l’estomac de presque tous les organismes marins, contiennent et accumulent des toxines chimiques.
Afin de réaliser une première étude de surveillance de la pollution en microplastiques des récifs coralliens et d’en évaluer les risques potentiels pour l’environnement, deux chercheurs du CSM, les Drs Eric Béraud et Vanessa Bednarz, de l’équipe d’Ecophysiologie corallienne, dirigée par le Dr. Christine Ferrier-Pagès, se sont rendus du 11 au 29 mars 2019 à Palaos. Au cours de ces travaux, c’est une centaine d’échantillons de plastiques, qui auront été collectés sur 7 sites différents, à la fois en mer, sur les plages et dans le sédiment corallien. Ces échantillons seront analysés en détail au laboratoire du CSM. Cette mission aura été également l’occasion de nombreux échanges entre les chercheurs du CSM et ceux de l’équipe du docteur Yimnang Golbuu du PICRC, impliqués dans l’étude. En particulier, les chercheurs du CSM ont apporté leur expertise sur les protocoles de collecte des plastiques.
A l’initiative de la Fondation Prince Albert II de Monaco, très engagée dans la sensibilisation du public aux enjeux majeurs du développement durable, les chercheurs monégasques ont également donné une conférence destinée à la communauté Paluane. Celle-ci a permis de tirer les premières conclusions quant aux observations faites sur le terrain, notamment concernant l’absence de macro déchets plastiques marins sur les sites visités, une faible quantité de micro-plastiques visibles à l’œil nu (de la taille du millimètre) dans les sédiments, mais malheureusement une forte quantité et diversité de macro-plastiques sur les plages, mêmes celles régulièrement nettoyées.
Au cours des prochains mois, la collaboration se poursuivra avec l’accueil, au sein du laboratoire du CSM, d’un chercheur du PICRC afin de mener des expériences sur les effets des contaminants plastiques sur la physiologie et la santé des coraux.
À terme, les résultats de cette collaboration entre Monaco et la République de Palaos aideront à améliorer notre compréhension des mécanismes néfastes de la pollution microplastique sur la santé des récifs coralliens et à informer et à sensibiliser les communautés locales à la pollution plastique afin de développer des stratégies de gestion pour préserver ces précieux écosystèmes récifaux.
Photo : Equipe de recherche à Palaos, constituée de chercheurs de Palaos et de Monaco – © Centre Scientifique de Monaco
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